- travestissement
-
• 1651; de travestir1 ♦ Action ou manière de travestir, de se travestir. ⇒ déguisement. Goût du travestissement. « l'évêque d'Autun, le sabre au côté, était coiffé d'un chapeau à la Henri IV : les événements forçaient de prendre au sérieux ces travestissements » (Chateaubriand). Pièce, rôle à travestissement, où l'acteur se travestit plusieurs fois pour jouer des personnages différents.♢ Didact. Utilisation par un individu des vêtements propres à des personnes d'une autre condition ou de l'autre sexe.2 ♦ (Abstrait) Déformation, parodie. « L'hypocrisie ne saurait être poussée plus loin, ni le mensonge avec plus d'impudence. C'est un monstrueux travestissement de la vérité » (A. Gide).Synonymes :- déguisement- travestiAction de transformer, d'altérer la nature de quelque chose ; déformation, parodieSynonymes :- altération- déformationtravestissementn. m. Action, manière de (se) travestir; habits permettant de se travestir.|| Fig. C'est un odieux travestissement de sa pensée.⇒TRAVESTISSEMENT, subst. masc.A. — 1. Action ou manière de se travestir. Le goût du travestissement et du masque, la haine du domicile et la passion du voyage (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 57).♦ [En fonction de déterm., en parlant d'une pièce, d'un rôle] Où l'acteur change de costume à plusieurs reprises pour interpréter plusieurs personnages. Une comédie à travestissements, une pièce de cape et d'épée, une intrigue à l'espagnole (DUMAS père, Jeunesse Mousquet., 1849, III, 16, p. 176).— PSYCHOPATHOL. Utilisation maniaque par un individu des vêtements et des comportements sociaux d'une autre condition ou d'un autre sexe. Le travestissement habituel (généralement de l'homme en femme) n'est que l'aspect le plus apparent du problème; ce sont ces cas qui ont donné lieu à l'épidémie actuelle de « demandes de changement de sexe » (LAFON 1963).2. P. méton. Costume utilisé pour se déguiser. Synon. déguisement, travesti. Je suis certain qu'il se déguise, Que sous le travestissement Est une fille et non l'amant Pour qui vous soupirez, marquise! (APOLL., Casanova, 1918, I, 12, p. 987). P. métaph. Le mouvement même qui aboutit à Nietzsche, et qui le porte, a ses lois et sa logique qui, peut-être, expliquent le sanglant travestissement dont on a revêtu sa philosophie (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 101).B. — Au fig. Action d'altérer le caractère ou la nature de quelque chose. Synon. déformation, parodie. Cette haine de Montfort et ce travestissement de ma pensée ont commencé de me faire tellement souffrir, que je me suis levé pour écrire une préface à La Porte étroite (GIDE, Journal, 1912, p. 366).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1651 litt. « apparence trompeuse donnée à un écrit, une œuvre » (C. PETIT-JEHAN, Virgile goguenard, c iv r°, Sommaville ds QUEM. DDL t. 30); 2. 1694 « action de se travestir; état de celui qui se travestit; déguisement » (Ac. Add.); 3. 1902 psychanal. (E. CLAPARÈDE, c.r.: Freud, in Arch. de psychol., t. 2, p. 73 ds QUEM. DDL t. 29, s.v. condensation); 4. 1960 psychopathol. (POROT). Dér. de travestir; suff. -(isse)ment1. Fréq. abs. littér.:89. Bbg. QUEM. DDL t. 29.
travestissement [tʀavɛstismɑ̃] n. m.ÉTYM. 1692, La Bruyère, → Farder, cit. 7; de travestir.❖1 Action ou manière de travestir, de se travestir. ⇒ Déguisement. || Goût du travestissement et du masque (→ Multitude, cit. 8). || Pièce, rôle de travestissement, où l'acteur se travestit plusieurs fois pour jouer plusieurs personnages. — (XXe). Psychiatrie. Utilisation par un individu des vêtements propres à des personnes d'une autre condition ou d'un autre sexe. ⇒ Transvestisme, travestisme.1 (…) l'évêque d'Autun, le sabre au côté, était coiffé d'un chapeau à la Henri IV : les événements forçaient de prendre au sérieux ces travestissements.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 93.2 (…) M. d'Ocagne conte spirituellement le dîner Louis XI, organisé par Loti, à Rochefort, et où il a assisté avec sa femme, en compagnie d'une trentaine de personnes. Il nous peint le côté amoureux de travestissement chez l'écrivain, dont la vie est un perpétuel carnaval, avec sa chambre bretonne, où il s'habille en Breton, avec sa chambre turque, où il s'habille en Turc, avec sa chambre japonaise, où il s'habille en Japonais.Ed. et J. de Goncourt, Journal, 10 oct. 1894, t. IX, p. 192.♦ Costume utilisé pour se déguiser. ⇒ Déguisement.2.1 Elle était fort belle dans son travestissement d'officier, avec ses longues boucles blondes qui s'échappaient librement d'un étroit bonnet de police incliné sur l'oreille.Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 30.2 (Av. 1869; abstrait). Déformation, parodie. || Un scandaleux travestissement des faits. || Ce fut un complet travestissement de ce qu'il avait dit.3 À Paris j'ai lu (en partie) l'abominable livre de Douglas : Oscar Wilde et moi. L'hypocrisie ne saurait être poussée plus loin, ni le mensonge avec plus d'impudence. C'est un monstrueux travestissement de la vérité, qui m'a rempli le cœur de dégoût.Gide, Journal, 1er juin 1918.4 C'est bien assez des inexactitudes inévitables dans le passage d'une langue dans une autre. Qu'on n'y ajoute pas des travestissements volontaires, qui ne donnent plus qu'une œuvre tronquée et dénaturée.Paul Léautaud, le Théâtre de M. Boissard, XI.
Encyclopédie Universelle. 2012.